LE SAVIEZ-VOUS ?

Durant cette période de confinement, l’équipe du musée Quentovic vous invite à découvrir ou redécouvrir quelques aspects historiques méconnus de la ville. Cette semaine, elle s’intéresse à un personnage historique à Étaples-sur-mer.

Mais de qui s’agit-il ?
Du peintre de nationalité américaine : MYRON BARLOW (1873 – 1937)

Myron Barlow, qui fréquente à Paris l’Académie Julian et l’atelier du peintre Bouguereau, se décrit comme un « Vermeer sans imagination » ! Sa manière de peindre est en effet inspirée du peintre néerlandais Vermeer de Delft (17e siècle), ainsi que par le peintre français Puvis de Chavanne, et tranche avec la production plus réaliste de ses contemporains.

Vers 1900, sur les conseils du peintre américain Tanner, il vient à Etaples : il prend ses repas à l’hôtel Ioos et loge au 11 rue du rivage chez les demoiselles Geneau. Il fréquente les peintres de la colonie anglophones : Arnold Slade, Edwin Kiefer, les sœurs Rae, Henry O. Tanner, Andrew Affleck… Il décide de s’y installer de manière plus pérenne quelques années plus tard, lorsqu’il achète une maison à Trépied. Il fait des allers retours à Détroit pour organiser des expositions et vendre ses tableaux. Membre de la Société nationale des Beaux-Arts, il expose également dans les Salons à Paris, dans des galeries et au salon du Touquet entre 1910 et 1914.

Le musée Quentovic possède une toile représentant Louise. Les portraits de Myron Barlow sont toujours dans un espace clos, le décor réduit à la plus grande simplicité. Une jeune femme brune est assise, les coudes posés sur la table, le visage appuyé sur les mains, le regard perdu dans le vague, devant une tasse vide. Les camaïeux de mauve et le mur nu donnent une intemporalité au tableau, dont se dégagent une mélancolie et une grande modernité.

Le modèle, Louise Grandidier, qui a posé pour le peintre à partir de 1923, se souvient : «Je posais le matin et l’après-midi, et je faisais l’aller-retour à pied, d’Etaples à Trépied, pour me rendre à sa maison rue du Chat-Noir». Il lui disait «Louise, ne bougez plus !» pour figer un moment du quotidien, lorsqu’elle lisait par exemple… et si tenir la pose était trop long, il lui répétait «Louise, vous êtes une toute petite chose…» Une réelle complicité s’était installée entre le peintre et son modèle, jusqu’à son mariage en 1935, pour lequel il lui dessina sa robe de mariée.

En activité entre les Etats-Unis et la France, même durant la guerre, il finit par se préparer à regagner définitivement les Etats-Unis mais sa santé se détériore et il décède brutalement à Etaples le 14 août 1937. Il est inhumé au cimetière d’Etaples.