Une page d’histoire s’ouvre sur Etaples

Samedi 5 Novembre 2016, les passionnés d’histoire locale avaient un rendez-vous important à ne pas manquer, c’était le grand retour des colloques historiques à Etaples sur mer.

Durant toute une journée, “Etaples dans la grande guerre” a été le sujet des historiens qui ont tour à tour présenté un aspect différent de cette époque selon leur regard. Bruno Bethouart, historien et universitaire, présidait le colloque et est intervenu en introduction sur Etaples au cœur de la base arrière de l’armée de l’Empire britannique.

Un sujet captivant illustré par de nombreuses recherches qui nous dévoilent certains volets historiques de la ville souvent méconnus. Pour bien comprendre le sujet qui passione toujours autant, il faut rappeler qu’entre 1915 et 1919, l’Etat-Major britannique a installé ses infrastructures à l’arrière du front, le long des côtes françaises. Alors que Montreuil-sur-mer accueillait le GHQ (Grand Quartier Général), un gigantesque camp militaire britannique s’est installé à Etaples. Camp d’entraînement à l’origine, ce site est devenu très vite un important centre de soins (une vingtaine d’hôpitaux y sont regroupés).Plus de 100 000 hommes ont transité par ce camp à la fin de la guerre. On y croisait des australiens, néo-zélandais, américains sans compter les manœuvres chinois, portugais… Le 13 mai 1915, les premières funérailles se sont déroulées au cimetière britannique un des seuls vestiges de cette époque qui a été inauguré par Georges V en 1922. Pour succéder à la première partie de Bruno Béthouart, Sébastien Nofficial , professeur universitaire, a évoqué la guerre sous marine dans la Manche et la mer du Nord (1914-1918). Cette intervention avait pour but de présenter les différentes phases de cette guerre sous-marine dans l’environnement maritime d’Etaples : la Manche et la mer du Nord.

Elle visait également à comprendre les objectifs et les moyens mis en œuvre par les pays en guerre dans cette zone afin de pouvoir présenter les conditions dans lesquelles les marins étaplois et du nord de la France ont dû naviguer au cours de la Première Guerre mondiale. Durant l’après-midi, Jean Claude Lesage professeur d’histoire de l’art, s’est intéressé à la vision du conflit par les artistes de l’école d’Etaples. C’était l’occasion de découvrir quelques illustrations encore méconnues du public mais qui dévoilent des tranches de vie sur cette époque et ses événements marquants tel que la mutinerie. Frédéric Lemaire est ensuite intervenu sur l’archéoscopie du camp qui est immense. Il est à l’échelle d’un conflit démesuré. C’est un camp de guerre à la mesure de cette Grande Guerre. Il est un agglomérat de baraquements et de tentes de plusieurs kilomètres carrés autour d’Étaples. Il est un agglomérat de soldats, d’infirmières et de travailleurs venus des quatre coins du monde. Au travers de son exposé, il nous a dévoilé les sources et les traces d’un stationnement militaire hors norme.

Pour conclure, Joël Ramet a présenté ensuite le site du mont saint Frieux où des vestiges de la première Guerre Mondiale hante ce parc naturel. C’était sans doute l’un des principaux maillons du dispositif de l’armée britannique. Un colloque captivant qui a également attiré quelques jeunes qui travaillent sur la reconstitution du parcours de Tolkien, le célèbre écrivain. Il semblerait que ses écrits soient un reflet du vécu car il est lui-même passé par le bull ring et les installations du camp militaire. Une prochaine projection en 2017, nous dévoilera enfin leur travail qui semble apporter un bel éclaircissement sur l’inspiration d’un auteur emblématique qui a suvécu à cette époque redoutable.