Toute la côte d’Opale est concernée

reunion_myferrylink_2015_1Le dossier My Ferry Link est « pénible et chaud », commente Natacha Bouchart, concerne Calais mais pas que… « Toute la côte d’Opale est concernée par le dossier My Ferry Link. On compte 40 % d’employés dans le canton d’Étaples », affirme Philippe Fait, maire d’Étaples.

À ses côtés : le sénateur-maire Natacha Bouchart a salué l’initiative tout comme son ami et homologue Daniel Fasquelle, député-maire du Touquet.

Ce dernier s’est dit scandalisé par le comportement du gouvernement face à la situation de la compagnie maritime : « J’ai posé une question d’actualité sur le dossier My Ferry Link et le ministre de l’Economie Emmanuel Macron m’a répondu qu’il ne pouvait rien faire ! On peut toujours faire quelque chose, faire pression sur les Britanniques, faire racheter les bateaux par quelqu’un d’autre que par Eurotunnel, par des sociétés de transport ou d’autoroutes… Puisque le ministre ne veut rien faire, on va le faire à sa place ! »

« L’Europe, ce n’est pas une île qui décide de tout »

La maire UMP de Calais s’est elle aussi dite stupéfaite par l’immobilisme du gouvernement et a une nouvelle fois rappelé que s’il fallait agir, elle le ferait : « S’il faut bloquer le port de Calais, on le fera, on bloquera aussi le tunnel sous la Manche et Dunkerque est d’accord pour bloquer son port. Les Britanniques vont voir ce que c’est que la solidarité et à quoi elle sert. L’Europe ce n’est pas une île qui décide de tout. Ils vont voir ce que ça fait de rester bloqués trois jours sur leur île ! On va devenir des professionnels de l’Europe à Calais, tous les dysfonctionnements de l’Europe reposent sur notre Ville. Mais ce n’est pas pour autant qu’on ne peut rien faire. »reunion_myferrylink_2015_3

« Avec 100 millions d’euros de chiffre d’affaires My Ferry Link dérange »

Et Daniel Fasquelle de plaisanter : « On avait Jeanne d’Arc, maintenant nous avons Natacha Bouchart. »
Le maire de Calais rappelle qu’elle privilégie la reprise des navires et de My ferry Link SAS : « Pour le moment on privilégie la Deutsche Bahn et la Sanef. On y travaille. »
Natacha Bouchart entend n’écarter aucune piste : « Pourquoi pas une Sem (société d’économie mixte, ndlr) ? L’essentiel sera d’acheter les navires. Pour cela il faudra que la Région prenne ses responsabilités. La ville de Calais et la communauté d’agglomération Cap Calaisis ont déjà dégagé 12 millions d’euros pour Calais Port 2015. C’est au détriment d’investissements qui seront repoussés. On ne peut pas non plus remaquetter notre budget en permanence. »

reunion_myferrylink_2015_4« Pourquoi pas la Sem ? Si elle s’adosse à quelqu’un qui puisse absorber le déficit »

Soit. La Sem est créée. et après ? « Acheter les navires est le b.a.-ba. Ensuite il faudra regarder comment cela pourra fonctionner. Même si le résultat net de la Scop SeaFrance est de moins en moins négatif, il faudra certainement que la Sem puisse s’adosser à quelqu’un qui absorbera le déficit. »
Quant à la volonté de reprise par le conseil de surveillance annoncée jeudi ? « Je ne sais pas si c’est crédible, mais il faut bien qu’il y ait un premier candidat. Le conseil de surveillance de la Scop SeaFrance a au moins ce mérite », conclut Natacha Bouchart.

Enfin, Thierry Haxaire, secrétaire général de FO Scop SeaFrance s’interroge : « Notre chiffre d’affaires est de 100 millions d’euros. C’est sans doute cela qui dérange les grands groupes ? »
La petite entreprise qui monte, qui monte, qui monte…

C.P. et A.TH.

PUBLIÉ LE 13/02/2015 par Nord Littoral