LE SAVIEZ-VOUS ?

Durant cette période de confinement, l’équipe du musée Quentovic vous invite à découvrir ou redécouvrir quelques aspects historiques méconnus de la ville. Cette semaine, elle s’intéresse à un personnage historique à Étaples-sur-mer.

Mais de qui s’agit-il ?
De l’artiste australienne : ISOBEL RAE (1860-1940), qui a séjourné à Étaples-sur-mer de longues années.

Arrivée à Paris en 1888, elle devient l’élève du peintre Rupert Bunny et s’inscrit à l’Académie Colarossi, ouverte aux femmes. Elle découvre Etaples durant un séjour d’été et s’y installe en 1893. Elle y restera jusqu’en 1934, apportant son aide à la Croix-Rouge britannique durant la guerre. Elle s’installe au 3 de la rue des Violiers, dans un logement offert par le docteur Dacquet qui joue le rôle de mécène pour certains artistes et son atelier se situe sur la place du marché, chez Mme Pannier.

Elle s’intéresse à Etaples, à la population locale, avec un regard tendre, parfois avec une pointe d’humour.
Elle représente ainsi « Les Acheteuses », avec les attitudes et expressions variées des matelotes « croquées » sur le vif et expose ce dessin au Salon des artistes français à Paris, en 1913. Le dessin au pastel « Le tambour de la ville et le garçon brasseur », conservé par le musée Quentovic, est dans la même veine : les deux hommes sont crayonnés en face à face et les expressions sont presque comiques.

À l’inverse, dans une petite huile sur toile représentant une scène d’intérieur, Isobel Rae privilégie une approche intimiste, avec un enfant vu de dos, près d’une fenêtre, dans une palette de couleurs froides. Les tons, où dominent le blanc, le bleu et l’écru, sont adoucis.
S’agit-il de l’œuvre exposée sous le numéro 65 à l’exposition de la Société des Amis des Arts de 1892 à Etaples ? L’oeuvre, intitulée « Pierrot », est décrite en novembre 1892 par le Sydney Morning Herald : « Pierrot, est […] une étude d’un nourrisson de paysan de France, qui suce son pouce, debout, à moitié endormi. » À l’exposition de 1896 au Touquet, la peintre expose « Le Marché à Etaples », « La lecture » et « Les petits bonnets ».

Isobel Rae aime enfin représenter la Canche et les effets de lumière sur l’eau et dans le ciel. « Vapeurs sur le pont » est une huile sur toile peinte depuis les berges de la Canche. L’artiste évoque la vitesse du train, un panache de fumée s’élevant dans le ciel, mais ce sont surtout les couleurs du crépuscule qui ressortent. Dans « Mer basse », une toile exposée au Salon du Touquet en 1910, l’estuaire de la Canche est représenté à marée basse. Tout paraît calme. Des embarcations sont échouées, le cours du fleuve forme des méandres et la luminosité dorée est apportée par les reflets dans l’eau…