LES CONSEILS DE LA MÉDIATHÈQUE POUR BIEN UTILISER SON TEMPS LIBRE ….

Durant la période de confinement, la médiathèque d’Etaples sur mer, vous invite à mettre à profit votre temps libre pour découvrir quelques pépites dont elle vous conseille la lecture. Ce samedi, Jean-Christophe Macquet, responsable de la médiathèque, vous propose une évocation de l’une des figures les plus marquantes de l’Histoire d’Etaples, Gustave Souquet

Gustave Souquet est né à Etaples le 27 avril 1805 au sein d’une vieille famille de la région et son père, Nicolas Souquet Marteau était maire d’Etaples. C’est d’ailleurs dans la maison familiale que Bonaparte fut reçu avant la naissance de Gustave, lors de visites d’inspection de la côte. Après de sérieuses études au collège Saint Barbe à Paris, il entre comme élève typographe chez Monsieur Firmin Didot, puis à l’imprimerie Le Roy-Berger à Boulogne sur mer. Il ne se contenta pas d’apprendre le métier puisqu’il inventa un instrument destiné à accélérer les travaux d’imprimerie auquel il donna le nom de Justificateur qu’il présenta dans un mémoire imprimé en 1824. Cette règle pliable en cuivre permettait d’accélérer la justification d’un texte. L’invention fut récompensée, la même année, par la Société d’Agriculture, du Commerce et des Arts de Boulogne sur mer, qui lui décerna une médaille vermeille.

Après avoir achevé son apprentissage et obtenu son brevet d’imprimeur, Gustave Souquet s’installa à Arras, en 1825, au 153 rue Saint Maurice, après avoir fait l’acquisition de l’imprimerie Leducq-Défontaine. Ses presses servirent à imprimer de nombreux ouvrages et journaux dont le journal d’inspiration libérale « Le Propagateur du Pas de Calais » dont il était l’un des rédacteurs.
En 1829 il épousa Hyacynthe Labalette, fille d’un marchand de draps de Saint Quentin. Le couple aura cinq enfants.
En 1830, Gustave Souquet participa activement à la Révolution de juillet qui mettra un terme à la Restauration et verra l’intronisation de Louis Philippe comme roi des Français.
Cependant, la gazette ayant été interdite par le pouvoir royal, son imprimerie invertie par la police et ses presses mises sous scellées, il récupérera un matériel abîmé et presque hors d’usage. De plus la nomination du baron de Talleyrand comme préfet du Pas de Calais entrava l’activité de Gustave Souquet jugé trop libéral, ce qui lui fit perdre d’importantes commandes.
La pétition et les articles qu’il rédigea pour dénoncer la gestion du préfet seront lus à la chambre des députés. Souquet y sera décrit comme un homme injurieux, indécent, outrageant et ridicule.
C’est durant cette période de sa vie que Gustave Souquet fut initié en franc-maçonnerie à la loge « La Constance » d’Arras du Grand Orient de France, ce qui explique l’humanisme qui guidera son existence aussi bien à Arras qu’à Etaples.

En juillet 1933, il vendra son imprimerie et il quittera Arras, pour revenir à Etaples et s’installer sur la place dans la maison de ses ancêtres, afin de succéder à ses parents dans le commerce de négoce familial: de bois du Nord, de liquides, de sucre colonial, de fournitures pour la marine etc …
Successivement adjoint au maire en 1843, capitaine des pompiers en 1853, délégué pour l’instruction primaire, président de la Société de Sauvetage, délégué cantonal, il oeuvra pour le bien-être de ses concitoyens et participa à la création d’une banque locale, à la création d’un pont sur la Canche et bien d’autres améliorations de la vie quotidienne.
Il attira l’attention et fut nommé vice-consul de Belgique, de Suède, de Norvège, du Danemark, des Pays-bas et d’Espagne au sein des activités du port d’Etaples.

Autre centre d’intérêt, Gustave Souquet commença à se passionner pour l’Histoire d’Etaples et de sa région. Il ramassa et ensuite collectionna un important mobilier archéologique dont les objets les plus anciens remontaient à la période gauloise ou encore la période romaine et qu’il regroupa dans le cabinet de curiosités installé dans son hôtel particulier.
Il prit conscience de l’importance de sa ville et de sa région et adhéra à plusieurs sociétés savantes dont la Société des Antiquaires de la Morinie ou encore la Commission des Antiquités Départementales du Pas de Calais, au sein desquelles il poursuivit ses recherches.
Il fut l’un des premiers à situer le fameux port de Quentovic à l’embouchure de la Canche à Etaples et s’opposa à d’autres historiens qui situaient, à juste titre, le port sur l’autre rive du fleuve vers Saint Josse. Souquet profita aussi des travaux de la ligne de chemin de fer pour effectuer des fouilles sur les ruines du château d’Etaples.

Gustave Souquet écuma les archives et rédigea une trentaine de communications de de fascicules toujours d’actualité aujourd’hui, je citerai:

« Excursion archéologique et historique dans le canton d’Etaples »
« Histoire et description du château d’Etaples »
« Histoire et description des rues d’Etaples »
« Histoire militaire et navale de 1800 à 1805 » etc …

Une grande partie de ses publications est disponible en prêt à la médiathèque d’Etaples.

Autre domaine dans lequel il se révéla un précurseur: la photographie. Membre de la Société boulonnaise de photographie, il se révéla être un excellent photographe qui immortalisa, non seulement les découvertes archéologiques, mais aussi sa ville et ses contemporains entre les années 1850 et 1860. Ses clichés se comptent par centaines et demeurent un témoignage incroyable de la vie quotidienne dans une petite ville portuaire sous le Second Empire.

Le fond photographie Gustave Souquet est également consultable à la médiathèque sur rendez-vous.

Gustave Souquet s’est éteint le 14 novembre 1867, miné depuis longtemps par des attaques successives de goutte.

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