LES CONSEILS DE LA MÉDIATHÈQUE POUR BIEN UTILISER SON TEMPS LIBRE ….

Durant la période de confinement, la médiathèque d’Etaples sur mer, vous invite à mettre à profit votre temps libre pour découvrir quelques pépites dont elle vous conseille la lecture. Ce jeudi, Jean-Christophe Macquet, responsable de la médiathèque, vous propose une évocation de l’enfant le plus illustre de la ville d’Etaples.

Il y a quelques années, nous avons reçu, à la médiathèque, le premier vicaire de l’évêque de Monaco, en séjour dans le Nord de la France, qui cherchait à consulter des ouvrages sur Jacques Lefèvre d’Etaples. Des promeneurs mal renseignés, rencontrés sur le port d’Etaples, l’avaient envoyé vers le chantier de construction naval du même nom… Il fut ravi de constater que nous disposions d’ouvrages consacrés au philosophe et surtout de rééditions récentes de quelques unes de ses œuvres.

Mais qui était donc Jacques Lefevre d’Etaples ?
Pour résumer son existence d’une incroyable richesse, il naquit probablement en 1460, ou peut-être un an plus tard, dans l’un de ces hôtels particuliers qui bordent la place d’Etaples. Il partit très jeune à Paris pour ses études et entra dans les ordres quelques années plus tard. Il exerça comme professeur au collège Cardinal Lemoine où il devint un grand spécialiste d’Aristote avant d’entamer plusieurs voyages qui le menèrent en Italie et plus tard en Allemagne.

A partir de 1505, la vie de Jacques Lefevre devient lié à celle de Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux qui l’installa dans son abbaye de Saint Germain des Près. En 1517, il entra en conflit avec son ami Erasme à propos de l’interprétation de certains passages du Livre Saint, en particulier en ce qui concerne Marie Madeleine, Sainte Anne et la durée de la mise au tombeau du Christ.

En 1520, Jacques Lefevre est nommé vicaire de Guillaume Briçonnet devenu évêque de Meaux et créé le « Cénacle de Meaux » qui se donne pour objectif d’améliorer la formation des prêtres en permettant la vulgarisation des Saintes Ecritures. Il sera accompagné d’amis et de disciples dont Marguerite d’Alençon, futur reine de Navarre et bénéficiera de la protection du roi François 1er.

L’oeuvre de sa vie fut de traduire la Bible en français, ce qui fit en deux étapes : le Nouveau Testament puis l’Ancien quelques années plus tard. L’ensemble sera édité à Anvers en 1530.

Jacques Lefèvre d’Etaples terminera son existence au château de Nérac, à la cour de la reine de Navarre où il consacra ses dernières années à améliorer ses recherches sur les Saintes Ecritures. Il publiera en 1534 la dernière version de sa Bible en français, c’est à dire la même année que parut celle de Luther qui connut une destinée autrement plus glorieuse. C’est également cette même année que Calvin, fuyant Paris, vint lui rendre visite.

Jacques Lefèvre d’Etaples mourut deux ans plus tard et fut inhumé au château de Nérac, dans un tombeau de marbre blanc au coeur de la chapelle royale. Cette partie du château a malheureusement disparu, victime des vicissitudes de l’Histoire.

En 1992, la ville d’Etaples et la Société historique Stapula organisa un colloque de dimension internationale pour rendre hommage à cet humaniste, précurseur de la Réforme. Une plaque fut installée sur la façade de sa maison natale et son buste dans la cour du musée Quentovic.

Les actes de ce colloque sont disponibles en prêt à la médiathèque et il est possible, sur demande, de consulter sur place les ouvrages de ce grand philosophe.

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