LE SAVIEZ-VOUS ?

Durant cette période de confinement, l’équipe du musée Quentovic vous invite à découvrir ou redécouvrir quelques aspects historiques méconnus de la ville. Ce jeudi, elle s’intéresse à un personnage historique à Étaples-sur-mer.

Mais de qui s’agit-il ?
De l’artiste de nationalité australienne : HILDA RIX (1884-1961)

Née dans une famille d’artistes, Hilda Rix rejoint Paris en 1907 après un premier séjour à Londres. Elle s’inscrit aux cours de l’académie Colarossi et fréquente l’atelier du peintre Delécluse, ainsi que le dessinateur Steinlen. Son premier séjour à Etaples en 1910 lui permet d’exposer à l’exposition d’été de la Société Artistique de Picardie, au Touquet. Elle revient passer les étés suivants à Etaples jusqu’en 1914. Elle possède un atelier à Paris, et un autre à Etaples, qu’elle loue à l’année à Madame Pannier. Elle se mêle à la colonie d’artistes anglais et américains… Elle voyage beaucoup en Europe : notamment en Suisse, en Italie, en Espagne et au Maroc. Elle revient en Australie en 1918 et fera quelques voyages en France, dans les années 20 et 50.

Influencée par Isobel Rae, elle privilégie les figures féminines et représente la population étaploise sur le marché : Marchande de légumes sur le marché d’EtaplesSur la place, Scène de marché à Etaples, Matin ensoleillé au marché

Le musée Quentovic possède un petit dessin au fusain de cette peintre. Les commères, exposé à l’exposition du Touquet de 1914 sous le numéro 175, est un croquis qui représente deux femmes, qui se tiennent côte à côte. Elles portent le costume traditionnel de travail (jupe, blouse, châle, « calipette »). Les traits du visage sont réalistes, en particulier ceux de la femme qui se tient de profil. Derrière elles, des étals sont visibles, dessinés de manière détaillée. À gauche, un étal protégé par une toile présente des chaussures ; à droite, une femme vend sa marchandise à une cliente, ses paniers de légumes disposés par terre et sur les tréteaux. Au fond, les bâtiments qui entourent la place sont soigneusement représentés, la profusion de détails permettant de reconnaître l’actuelle Impasse de la Vignette.

Cette scène pleine de vie, croquée sur le vif, rappelle une description donnée en 1904 par un journaliste de l’époque : « Cependant à l’extrémité du marché, toute une école d’artistes fonctionne en plein air. Une rangée de ces messieurs parmi lesquels plusieurs dames, sont adossés contre le mur et traitent ensemble le même sujet avec une interprétation diverse ».

Hilda Rix, quant à elle, retournée en Australie, se souvient avec nostalgie dans une lettre que « les toits rouges d’Etaples, groupés autour de l’Eglise de pierres grises, composent un joli tableau. De l’autre côté, c’est le fleuve, dont l’aspect change chaque jour avec les marées. Au-delà des prairies s’étend le charmant village de Trépied… »