LE MYSTERE QUENTOVIC

Ce samedi 27 octobre, Ines Leroy, archéologue à l’université catholique de Louvain a présenté une conférence «Des hommes à la mer, un site de rivière le port Quentovic », salle pédagogique de Mareis.

Près de 70 personnes étaient présentes afin de découvrir les connaissances actuelles sur le port Quentovic. Dans le cadre du programme collaboratif de recherches « Quentovic », Ines Leroy fait appel aux sources manuscrites, aux cartes, aux rapports de fouilles, aux données géomorphologiques et microfauniques… La côte et l’estuaire ont changé depuis l’époque médiévale et les sciences sont primordiales pour expliquer le résultat des fouilles archéologiques.

Quentovic est un port du Haut Moyen-Age, situé sur la Canche. Il occupe une place importante dans le royaume mérovingien et Carolingien (du VIIème au IXème siècle). Longtemps sa localisation a fait débat. Aujourd’hui les historiens s’accordent sur le lieu dit de Visemaret à côté de la Caloterie. Il se situe à 15 km du littoral à vol d’oiseau.
Le port frappe monnaie jusqu’à la fin du Xème siècle. Ce site a ensuite été abandonné. Souvent on explique sa disparition par de nombreuses invasions des vikings (842). Mais, actuellement les fouilles réalisées ne font pas apparaitre de graves destructions. Probablement au Xème siècle, ce site ne correspond pas aux nouveaux besoins : le port de Montreuil offre alors une position plus sécurisante.

De nombreuses fouilles se sont déroulées sur le site de Visemarest depuis les années 1980. En 1981 un agriculteur a trouvé par hasard des ossements dans son champ. Puis de 1985 à 1992, l’université de Manchester a délimité le site. En 1995 des fouilles sur le site de la Fontaine aux Linotes ont permis de découvrir une importante nécropole. Deux autres campagnes en 2005-2007 et en 2009 sur deux parcelles distantes de 200m ont été réalisées. En croisant les différentes données scientifiques, on découvre que l’influence maritime arrivait à l’époque mérovingienne jusqu’au cœur du site. A l’époque mérovingienne, elle s’est éloignée ; on se trouvait en eau douce.
Les fouilles ont permis de trouver des déchets d’animaux en grande quantité, de la métallurgie, du verre, de l’ambre, une production céramique importante, du bois de cerf travaillé … Les recherches continuent afin de répondre aux différentes questions qui se posent encore sur ce port.