Etaples à l’époque de Jacques Lefevre
Ce samedi 8 novembre, le service du musée Quentovic a invité dans la salle pédagogique de Maréis Thomas Byhet, ingénieur d’études au Service Régional d’Archéologie des Hauts-de-France, et Alain Joblin, professeur émérite d’Histoire Moderne à l’Université d’Artois pour deux conférences.
L’humaniste Jacques Lefevre d’Etaples a marqué son époque par son œuvre érudite et son esprit novateur. Né à Etaples entre 1455 et 1460, il est à la fois théologien, philosophe et traducteur. Il a ainsi traduit la Bible. Il est mort en 1536 au château de Nerac à 80 ans. La ville d’Etaples l’a distingué en donnant son nom à la grand place avant qu’elle ne devienne place du général de Gaulle après la seconde guerre mondiale et en posant une plaque commémorative sur la façade de la maison que la tradition a désigné comme sa maison natale.
À l’occasion du cinq centième anniversaire de la publication de la Bible traduite par Jacques Lefèvre d’Étaples, la ville a souhaité mettre en lumière le XVème siècle à travers deux conférences qui vont à la fois décrire la ville qu’il a connu dans son enfance et parler de l’humanisme qu’il a défendu.
Tout d’abord, Thomas Byhet, a présenté la ville d’Étaples quand elle appartenait au duc de Bourgogne, de 1416 à 1477. À cette époque, elle est dotée d’un château, de deux églises (l’église Saint Michel et l’église notre Dame), de la chapelle du Saint Sacrément (située sur la place), d’un hôtel de l’échevinage avec son beffroi, d’une prison, d’une horloge. Les comtes bourguignons ont investi dans les travaux de défense du château de la ville, dans le domaine économique et pour ses habitants mais la ville a également dû subir dans le même temps de nombreux pillages par sa situation géographique. Terre bourguignonne, elle se situait alors entre le royaume de France et les terres administrées par l’Angleterre. En 1477, le comté de Boulogne et donc la ville d’Etaples sont cédés au roi de France Louis XI.
Dans une deuxième partie, Alain Joblin, professeur émérite d’Histoire Moderne à l’Université d’Artois a présenté « Louis de Berquin, de l’humanisme au bûcher ». Cette intervention a mis en lumière le parcours de Louis de Berquin(1480-1529), autre grand humaniste du Nord de la France, traducteur des œuvres d’Érasme et contemporain de Lefèvre d’Étaples. Avec brio, le professeur a ainsi rappelé à l’auditoire les fondements de l’humanisme et le parcours de Louis de Berquin qui s’est attiré les foudres du parlement et de la faculté de théologie de Paris. Il est exécuté en 1529.





































